La Commune de Sonvilier revotera le 22 septembre prochain sur le projet éolien des « Quatre Bornes ». Ce sera l’occasion pour la population de rappeler ce qu’elle a déjà dit en 2020: le projet n’apporte rien à notre région, hormis des désavantages, et ne répond à aucun des défis énergétiques actuels. Pour que la démocratie sorte gagnante le 22 septembre, votons NON.
Le respect de la démocratie est le premier enjeu de la votation à venir. La population a rejeté le projet éolien en septembre 2020 et aucun nouvel élément ne justifie de revoter. Si la population est appelée aux urnes, c’est parce que le résultat ne convenait pas à un très petit nombre de personnes. Une semaine après la votation de 2020, la Commune écrivait déjà au Canton pour savoir s’il était possible de remettre le projet en votation et l’initiative demandant un second vote est née au même moment, comme le prouvent des documents inédits obtenus grâce à la loi sur la transparence (voir plus bas).
Quant au projet, il n’a connu aucune modification depuis 2020. Le plan de quartier mis en votation comprend exactement le même nombre de machines, soit 7 sur le territoire de Sonvilier. La prétendue suppression d’une éolienne est un effet de manche destiné à faire croire que le projet a été amélioré pour tenir compte des opposants.
On ne rappellera jamais assez que les éoliennes n’apportent aucune réponse aux défis énergétiques actuels. Leur production est très faible. Le parc éolien de Mont-Crosin ne couvre que 0.1% (un pour mille) de la consommation électrique suisse. L’énergie produite est par ailleurs aléatoire, et des solutions coûteuses de stockage ou le recours au gaz naturel, qui émet beaucoup de CO2, sont nécessaires pour compenser l’intermittence. Le climat et la sécurité de l’approvisionnement n’y gagnent rien.
Les promoteurs nous vendent une prétendue autonomie énergétique. Rien n’est plus faux : tout le courant produit aux Quatre Bornes sera injecté dans le réseau haute tension aux Hauts-Geneveys (NE), d’où il alimentera les clients de Groupe E, autrement dit le Canton de Fribourg, de Neuchâtel et le Plateau. Pas un seul kilowattheure ne profitera à Sonvilier ou au Jura bernois. L’arrivée symbolique de la Goule SA, filiale de BKW SA, dans le capital-actions du projet n’y changera strictement rien, il s’agit d’une mesure de marketing politique de dernière minute pour faire vendre un projet étranger à notre région.
En tenant compte de toutes les retombées négatives sur l’attractivité de notre commune, sur la valeur du patrimoine foncier, le bilan financier du projet est négatif pour Sonvilier. Le seul gagnant est le bénéficiaire des subventions, Groupe E, qui va encaisser, aux prix actuels de l’électricité, plus de 200 millions de francs pendant les 20 ans d’exploitation des machines.
L’énergie éolienne n’est pas une solution, mais une partie du problème environnemental : quittons ce schéma dépassé et investissons dans le futur de nos enfants : les énergies réellement propres, respectueuses des gens, et éviter le gaspillage avant tout.
Les dessous de la deuxième votation: une opération politique bien huilée
Sur la base de documents inédits obtenus grâce à la loi sur la transparence, l’association Sauvez l’Echelette est en mesure de révéler que le projet de deuxième votation sur le parc éolien a été lancée quelques jours après le vote du 27 septembre 2020. Elle n’a donc rien à voir avec un quelconque changement dans le projet ou les conditions-cadres, mais relève du simple refus du verdict populaire et démocratique, confirmé par la Préfecture du Jura bernois.
C’est ni plus ni moins la Commune de Sonvilier qui a entrepris les premières démarches en vue d’une seconde votation. Le 4 octobre 2020, exactement une semaine après la votation, la Commune de Sonvilier écrivait à l’OACOT (Office des affaires communales du Canton de Berne) en ces termes:
« Le Conseil communal se pose la question de savoir s’il serait possible de remettre en votation cet objet, estimant, avec le recul, que certaines informations apportées au citoyen n’étaient pas assez claires pour le citoyen lambda ». Et la Commune de compléter: « Des citoyens m’ont interpellé pour savoir s’il serait possible qu’une initiative communale soit déposée qui demande de revoter sur ce sujet ».
(mail de la Maire de Sonvilier à l’OACOT, 4 octobre 2020).
Quant à l’OACOT, il a immédiatement rendu la Commune attentive aux risques politiques d’une telle démarche, si elle venait de la Commune:
« Il ne faut pas négliger le risque encouru au niveau politique par l’autorité qui décide d’elle-même de soumettre l’objet une nouvelle fois au vote des citoyens: l’autorité donne l’impression qu’elle n’accepte pas un verdict démocratique parce que le résultat ne lui convient pas. […] Il semblerait effectivement moins problématique que la demande émane des citoyens eux-mêmes, par voie d’initiative ». (mail de l’OACOT à la Commune de Sonvilier, 7 octobre 2020)
Qu’on ne se méprenne donc pas sur les origines de cette violation crasse de la démocratie: il s’agit clairement d’un refus de la volonté populaire orchestrée de longue date.